lundi 19 septembre 2016

Corps, parole, partis

La sensation de l'écrasement dans les corps. Je la ressens et nous la commentons, exclamons. Ahurissement, sidération, de voir la performance se faire, la majorité se construire, bloc, rangée. BL écrit qu'il y aura à apprendre à recevoir ça.

Gestes, coups (je parlerai sans doute avec beaucoup la métaphore des échecs, Saussure), le premier, de couper, interdire, l'ouverture d'un échange préliminaire au vote sur les enjeux des décisions imminentes. Premier speech act, la en-minoration encaisse.

Les parlants déglutissent, la parole est extrêmement tendue, certains (la majorité) lisent des textes préparés comme des rapports de comité de sélection, d'autres (la liste vouée à minoration) improvisent en cherchant à déséquilibrer rééquilibrer les accents. Une autre encore, de grande pratique et de grande individualité, parle et pose, puis même commente (un commentaire qui est la seule évocation du passé et du passif de ces conflits déjà profondément structurés) et est la seule à parler hors vernis, à couper jusqu'au delà de la fausse politesse et du miel. Hypocrisie, tiens, simplement.

Je m'étonne que les candidatures, toutes sollicitées et hautement stratégiques, soient évoquées uniquement, et derrière l'énoncé de 'discours 1' on pourrait presque dire (le bienséant), par camps. La contradiction est évidente pour tous et tous l'acceptent : les interventions sont des coups partisans, et les locuteurs tâtonnent dans le langage pour trouver des formulations euphémismes, l'air désintéressé et convaincu, déconflictualisées, pour dire ce qu'ils s'entendent bien dire : je soutiens ce candidat, j'indique que ce candidat est celui de telle liste.

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