vendredi 28 octobre 2016

Politique du savoir - communauté scientifique

Qu'une université n'est ni une république, ni une entreprise - son CA, quoi que veuille la culture actuelle faisant pression par le cadre-ideologème de la gouvernance, et malgré les règles du jeu en effet pipées par l'équilibrage des membres extérieurs, a et doit avoir pour principe la collégialité.
Et c'est bien elle, forme même de l'academic freedom, qu'il s'agit d'assourdir, dévier, diluer.
Bien cette lutte-là.

Ce qui est étonnant est la forme que prend cette lutte sur le terrain, entre participants du collégial. Les "rapports de force" qui sont en jeu très explicitement comme pomme actuelle d'opposition, sont la projection en interne de cet effet de la politique de la tutelle - composé de toutes les pressions qu'on connaît. L'un de ses thèmes dans les frictions actuelles : une identification de l'opposition comme corporatisme enseignant, pris en défaut sur son ignorance (open to discussion this) des participants étudiants et administratifs. Avec la certitude de devoir à une politique d'ouverture (et ... revoir le détail dans le soleil termes de la campagne) la montée en majorité par les alliances des représentants étudiants et administratifs, rendant possibles par entraînement celle multipliée par les élections des membres extérieurs.
C'est interpréter le collégial comme un corporatisme, et la spécificité du travail de savoir - qualité propre à l'université, comme corps à gouverner - comme indifférencié parmi les organisations, les associations, à gérer.
La question est celle, 'dans les tréfonds de la notion de valeur' (cf Saussure), de la conception du collectif - projet collectif, et collectif généré par un projet, il y a ces deux forces de formation - qui est en jeu. Qu'on met en jeu. Dont on fait une politique, du savoir. Spécificités des socialités, intersubjectivités, transsujets, du savoir. Compter avec l'utopie, présente et historique dans toutes ses variétés. Mais compter aussi avec ses censures et ses exclusions, internes et auto-produites en particulier.
(JPA me rappelle hier soir la Sorbonne des 1960s, et son retour d'écoute sur mes récits d'activités et collaborations internationales et interdisciplinaires souligne l'ouverture, en contraste. Bon de reprendre cette mesure. L'étonnement et la tâche à venir sont dans la compréhension de
ce qui arrive à passer malgré les blocages de toutes sortes. Peu, fluet, en rien co-extensif avec les formes institutionnelles, et pourtant passant, filets de vie et de transsujet et d'histoire.)

Politique du savoir : quelle pensée du politique par le travail de savoir. Dans la dimension de l'histoire.

mercredi 19 octobre 2016

Communion

Voilà le terme qui était juste un pas plus loin, et que je cherchais sans le savoir : communauté comme communion.
Communion, et politique.
Encore ici ChS qui me fournit le mot.

Participer

Parmi les moves que je vois se faire, un est inattendu, nouveau dans mon champ d'attente, mais lisible. Il vient comme miroir des protestations d'exclusion par le groupe minorisé à l'étape précédente : la minorité invitée à participer, à avoir envie de se joindre, à entrer dans le 'inclusif', le 'ouverture', le 'démocratique' (ici en retrait, non revendication coup de poing).
Le speech-act ici : la minorité s'est clivée du commun, le clivage est de son fait. Renvoyer la responsabilité à.
Et : "ceux qui voudront" : est une individualisation, une prise de la minorité et de l'opposition par sa fragmentation en choix individuels, de nature éthique aussi, ou par conséquent. Morale de la participation. Participation donc comme Bien commun, Bien du commun. Communauté imaginée ici : consensus, humaniste au sens éthique et disciplinaire ou épistémologique.
Vue qui pourrait presque tenir si elle s'accompagnait d'un projet largement mobilisateur dans un mouvement de luttes, ici en direction de la politique des savoirs qui s'impose aux universités, et qui promet de venir peser agressivement après les présidentielles du printemps.

Démocratie

Disons qu'il y aura pour moi deux termes actuellement actifs qui me permettront de reconnaître les deux plans sur lesquels placer l'attention critique, pour le travail à venir : politique, et majoritaire. Mince, il faut je reprenne le fil des les notes d'hier pour retrouve le cœur exact de ce 2eme, qui m'échappe.
J'aurai très largement l'occasion de cerner plus exactement ce pôle 'majoritaire' je pense : je m'attends à ce que ce soit la nature du travail des années à venir.

Ces deux positions de discours ont toutes les deux avancé des déclarations, des identifications, par la démocratie. C'est bien l'interface d'enjeux. 

Consensus

Journée passionnante en apprentissages hier, audition des candidatures à la presidence de l'université, vote consultatif des trois conseils (nouvelles appellations, cartographies Fioraso : CAC et CA), puis vote du CA, incluant auditions des - ici du - candidat/s à la vice-présidence du CA.
Puis dans la foulée socialisation à champagne au patio de la présidence.
Étonnements dans toutes les dimensions, analyses pénétrantes et démonstrations de lissage, physique complexe - avant arrière circulatoire - de l'affrontement.
Beaucoup de matière, à filer comme il sera possible.
Les faire. Les mobilités des positionnements, de chacun. Échiquier constant, chorégraphie. Génération d'effets de collectif, y compris dans les consultations un peu fiévreuses des groupes de clivage.

La candidature vaincue, demoted en minoritaire donc par la machine de pouvoir embrayée sur des résultats électoraux qui laissaient d'autres options possibles, propose une analyse d'ensemble et une réflexion sur la démocratie en milieu institutionnel et public mais non civique, forte et généreuse. Généreuse par largeur de l'ananalyse. Intéressante la difficulté à tenir ce point de vue, l'effort intellectuel qui reste à tenir, devant le déroulement du discours adverse, infiniment plausible puisqu'il est le Vraisemblable même. Condition de la majorité.
Comment un discours (majeur ici) produit, roule devant lui, même lorsqu'on le sent proposé avec toute la bonne volonté sincère du monde, un effet de consensus. Des réassurances de consensus. Peut-être c'est son attrait réconfortant qui résulte dans les adhésions. Douces, et donnant une illusion - càd politiquement un fait : car par de faux en politique, je l'ai appris en décortiquant Taguieff - de corps, d'âme même, de collectif de rêve. Sa douceur répond donc aussi aux meurtrissures des travailleurs universitaires toutes condition confondues (mais alors les voix des extérieurs, et leur poids déterminant dans la construction du majoritaire dans le régime actuel justement - à poursuivre) : tous cherchent des anodynes, pour croire à l'université et à l'existence et à la qualité institutionnelle, sociale, professionnelle, de l'université.
Âme : on entend SHS, Humanités, bons sentiments comme politique universitaire, et comme proposition d'interpellation interne.